Afin d’enrayer la propagation du coronavirus, de nombreux gouvernements sont dans l’obligation de prendre des mesures draconiennes de confinement. Le monde du travail doit lui aussi s’organiser différemment. Nous sommes aujourd’hui face à la plus grande expérience de travail à distance au monde.
Une recrudescence mondiale du travail à domicile
Vous l’aurez peut-être constaté par vous-même, les réseaux sont souvent saturés et les débits plus lents. Cela est dû au simple fait que le nombre de personnes travaillant depuis leur domicile est en croissance exponentielle, à mesure que les gouvernements de nouveaux pays décident le confinement total ou partiel de leur population.
Alors, une hausse du travail à domicile, est ce nécessairement une bonne chose pour les espaces de coworking ?
Si d’emblée on pourrait penser à une « opportunité » pour les espaces de coworking, la réponse est clairement négative. Une étude mondiale menée par Coworker entre le 16 et le 18 Mars 2020 sur 14 000 espaces de travail collaboratifs à travers le monde, tend à montrer que 72 % des espaces de coworking ont déclaré constater une baisse de fréquentation significative depuis le début de l’épidémie. Plus des deux tiers de espaces de coworking interrogés mettent aussi en avant une baisse du nombre de demandes d’adhésion.
Vers une refonte des business-model des espaces de coworking ?
Au-delà de la gestion de crise immédiate, le virus pose violemment et soudainement la question du modèle de business des espaces de coworking. Certains acteurs du secteurs affirment d’ores et déjà qu’il y aura un avant et un après covid-19, à l’instar d’autres évènements comme le 11 Septembre 2001.
En tous les cas, de nombreux acteurs du secteur sont déjà à pied d’œuvre pour modifier ET ajuster leur offre, trouver des solutions avec les start ups, les freelances, les travailleurs indépendants, et les porteurs de projets qui sont leurs clients. Parmi ces solutions déjà mises sur la table et ces pistes de réflexion, on retrouve :
- Des réductions pour les membres actuels et des offres promotionnelles pour les futurs membres
- Un assouplissement des politiques d’annulation et de résiliation
- L’orientation de la location des salles de réunion vers des modèles plus « virtuels »
- Mise en place d’ateliers en ligne pour les membres sur de nombreuses thématiques
- Déploiement de solutions virtuelles, notamment en ce qui concerne le courrier, ce qui évite la présence physique du coworker
- Possibilité de louer des espaces privés ou collectifs pour une seule personne
Cette crise soudaine impose des changements rapides et parfois spectaculaires en terme de restructuration. Avec seulement quelques jours de recul sur la situation, les solutions de coworking se dirigent déjà tout naturellement vers une digitalisation et une virtualisation encore plus grande de leur offre.
Certains géants du secteur face au risque de faillite
Pour le géant américain Wework, comme pour de nombreux autres acteurs mondiaux du coworking, la crise sanitaire mondiale pourrait sonner le glas de leur activité et modifier en profondeur les acteurs de ce marché. Déjà en difficulté avant l’apparition du virus, Wework est plus que jamais fragilisé.
Ce qui semble certain, c’est qu’à l’instar d’autres pans de l’économie, le business du coworking risque d’être modifié dans les semaines et les mois qui viennent. Si l’industrie du coworking est par nature apporteuse de solutions flexibles, elle va devoir faire preuve d’imagination pour transformer son activité.